La fête patronale du 2 juillet à Matera est un événement clé pour tous ses habitants, le jour peut-être le plus attendu : pour l’occasion, de nombreux émigrés reviennent également dans leurs lieux d’origine. 
La passion et l’originalité de cet événement attirent ensuite un grand nombre de touristes; c’est une vraie fièvre qui prend un peu tous et qui culmine dans l’assaut furieux dit « strazzo » (de la « déchirure »).
La Vierge Brune, Patronne de Matera
L’objet de cette grande fête est la Vergine della Bruna, sainte patronne de Matera, dont l’icône (XIIIe siècle) est visible dans la nef gauche de la cathédrale. En ce qui concerne l’origine de son nom, beaucoup la font simplement remonter à la couleur brune de sa peau. Pour d’autres, elle proviendrait de la Madone de Brno (Moravie). Le culte serait arrivé en Italie méridionale à travers les Aragonais (seconde moitié du XVe siècle).
La fête patronale à Matera: le « déchirement ».
Le matin du 2 juillet, l’effigie en cuivre de la vierge sort de bonne heure de l’église de S. Francesco accompagnée de bergers. Ensuite, après la messe, c’est la statue qui est amenée dans le quartier Piccianello.
Ici le char « sacrificiel » en papier mâché sur lequel elle sera hissée l’attend. Accompagné d’une bande de chevaliers, le char tiré par des ânes arrive tard dans la soirée sur la Piazza Vittorio Veneto. La foule attend avec impatience; les plus intrépides, au moment opportun, se lancent avec force vers le char coloré en essayant d’en obtenir un morceau. Ce rituel bizarre n’est autre que la représentation de la moisson; à ce moment il faut faire la meilleure récolte possible pour assurer la survie pendant l’hiver.